Corpus of Electronic Texts Edition
Généalogie de la Maison de Mac-Carthy anciennement Souveraine des Deux Momonies ou de l'Irlande Méridionale (Author: P. Louis Lainé)

Document 5

Branche de Mac-Carthy-Reagh

Princes et Lords de Carbery

VI. Donall-Got-Ogue Mac-Carthy-Môr, 3e fils de Donall-Môr-na-Currad Mac-Carthy, souverain de Desmond, eut en apanage la principauté de Carbery. En 1233 il leva une armée pour détrôner Dermod ô Mahony. Trois fils de ce dernier périrent dans cette guerre, ainsi qu'ô Coffey de Coillsealvy. Moins, heureux dans la guerre qu'il commença contre les Fitz-Gerald, en 1248, Donall fut tué, en 1251, par Jean de Callan, fils de Thomas Fitz-Gerald. Il laissa cinq fils:

  1. Dermod Donn (le Brun) Mac-Carthy-Môr, qui fut après son père le dernier prince souyerain de Desmond de la branche de Carbery. Il monrut à Miguisy en 1275, et fut inhumé au monastère de Cregan, d'où on le transféra plus tard à Timoleague. Sa postérité fut connue sous la dénomination de Clan-Dermod. L'apanage territorial de cette branché était situé sur la côte sud-ouest de la baronnie de Carbery. Les lieux de résidence du chef étaient les châteaux de Cloghane et de Kilcoe, nommé vulgairement Kilcoha;
  2. Taig-Dall (l'Aveugle) Mac-Carthy, dont la postérité fut: connue sous le nom de Clan-Taig-Dallain. Cette branche s'est établie en France, province de Saintonge dans le dernier siècle. Lors de la révolution de 1789, elle était représentée par N... Mac-Carthy-Mac-Taig, major-général de la marine et chef de division au département de Rochefort, dont la famille s'est fixée depuis à la Nouvelle-Orléans;
  3. Fighnin-Ranna-Rain Mac-Carthy, qui pendant les années 1258, 1259 et 1260, fit une guerre acharnée aux Anglais dans la province de Desmond, et remporta sur eux de grands avantages. À la dernière époque (1260), Guillaume Denn, chef de justice en Irlande, secondé par Les Fitz-Gerald, fit d'immenses préparatifs contre Fighnin, et vint lui livrer bataille à Callan-Glinn-Ruachtan. Dans cette action sanglante les Mac-Carthy firent tomber sous leurs coups Jean de Callan, fils de

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    Thomas Fitz-Gerald, sénéchal de Momonie et fondateur du monastère de Tralee, Maurice, son fils, 18 barons, 15 chevaliers on 25 de ces derniers, selon les Annales d'Innisfallen, outre un grand nombre de combattants anglais. (Lodge, 1re édit. t.I, p. 7; Leland, t.I, p. 54 et 55; Gordon, t.I, p. 227). Pour tirer de cette victoire tous les avantages possibles, les Mac-Carthy détruisirent et rasèrent les châteaux de Dun-Mac-Tomon, Dun-Innse Dun, Cuan-Dor, Dun-Agall, Dun-Doide, Dun-ur long, Mochrama, Uirgeoll, Dun-na-Mharc, Dun-Agoill, Dun-Loe, Cill-Forgla et tous les autres qui ne trouvaient dans le district de Conall-Gabhra, passant au fil de l'épée la plupart des garnicons anglaises qui s'y trouvaient. Encouragés par un succès aussi marquant, Fighnin (Florence) Mac-Carthy, lève, en 1261, une grande armée de Desmoniens, et marche pour brûler Rann-Ron, territoire possédé par Jean de Courcy. Le refus qu'il fit au capitaine Cogan d'accepter ses services lui devint funeste, car celui-ci et ses alliés s'étant joints à l'armée de Jean de Courcy, firent pencher en sa faveur la victoire décisive qu'il remporta sur les Desmoniens, le jeudi après la fête de Saint-Michel, 1261. Fighnin y périt avec nombre de chefs du Munster. (Annales d'Innisfallen et le chevalier Ware). Il n'eut pas de postérité;
  4. Cormac-na-Mangartan Mac-Carthy (ainsi surnommé de la fameuse motagne de ce nom, la plus élevée de l'Irlande). Il contribua aux ravages exercés par son fiére sur les Anglais. Pour en tirer vengeance Mac-William de Burgh leva une nombreuse armée, livra bataille au prince desmonien en 1261, et après l'avoir vaincu et tué dans l'action, il fit un grand carnage de ses sujets (Annales d'Innisfallen);
  5. Donall-Carbreagh (le Naval), dont nous allons parler.

VII. Donall-Maol Mac-Carthy, prince de Carbery, est fréquemment cité dans les Annales d'Irlande, à raison de ses hostilités continuelles contre les Anglais du Munster. Il remporta sur eux de nombreux avantages, en 1261, 1262, 1295, 1300, 1305, et 1307, leur tua un grand nombre de chevaliers, et entre autres, dans l'île d'Inisdonny, en 1300, Jean de Courcy, baron de Kinsale, et son frère Patrice, et détruisit de fond en comble la plupart des châteaux que les Anglais occupaient dans la Momonie. L'activité infatigable qu'il déploya dans toutes ses entreprises jusques dans un âge très-avancé, avait inspiré une telle terreur aux ennemis de sa nation, que pendant douze ans ils n'osèrent passer la charrue dansleurs terres usurpées. Ce prince se trouva aussi engagé dans des guerres intestines relatives à la succession au titre de Mac-Carthy-Môr. (Voyez les Annales


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d'Innisfallen et le degré de Donall-Ogue Mac-Carthy-Môr, roi de Desmond, p. 69.) Le dernier trait que l'histoire cite de Donall-Maol, se rapporte à l'année 1310. À cette époque, il délivra Donall et Taig Mac-Carthy, fils de Donogh-Cairthannach, que Demod Tralée Mac-Carthy avait fait prisonniers. La valeur et politique de Donall-Maol relevèrent et soutinrent pendant long-temps le courage des Irlandais. Presque toujours choisi pour arbitre dans les querelles qui s'élevaient entre les chefs, il savait les apaiser en les animant de sa haine contre les Anglais, et en leur présentant la ruine de ces ennemis implacables et la délivrance de l'Irlande, comme l'unique but digne de leurs efforts. (Leland, t.II, pp. 85, 84; Gordon, t.I, p. 231.)

VIII. Donall-Caom, (le Doux) Mac-Carthy, prince de Carbery, fils de Donall-Maol, lui succéda vers l'an 1311. (Annales d'Innisfallen). Il fut père de Donall-Glas (le Vert), qui suit.

IX. Donall-Glas Mac-Carthy, prince de Carbery, est énoncé dans les mêmes annales fils de Donall-Caom et petit-fils de Donall-Maol. Vers l'an 1320 il fit bâtir l'abbaye de Timoleague, sur les ruines de l'ancienne abbaye de ce nom,87 et y appela des franciscains. Depuis lors ce couvent est devenu le lieu de sépulture des Mac-Carthy-Reagh. Le tombeau de Donall-Glas était placé dans le choeur. (Archdall, Monasticon Hibernicum, p. 77.) Ce dernier eut trois fils légitimes et deux fils naturels:

  1. Cormac-na-Coilla Mac-Carthy, tué au siège de Carrig-Ruactha en 1320. (Annales d'Innisfallen);
  2. Eogan Mac-Carthy, qui fut père de: Cormac Mac-Carthy, vivant en 1320. (Annales d'Innisfallen);
  3. Donall-Carbreagh (le Naval), dont nous allons parler.


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Fils naturels de Donell-Glas:

  1. Cormac-Donn (le Brun) Mac-Carthy d'Inganaurae, terre qu'il reçut pour apanage, située dans la partie de la paroisse de Dunmanway;
  2. Dermod Mac-Crimmin Mac-Carthy, apanagé du territoire de Glennacrime, dans la partie occidentale de la paroisse de Dunmanway. Cette branche, qui possédait les châteaux de Ballinorohor et de Togher, était renommée par une hospitalité poussée jusquà l'extrême (Histoire de la ville de Cork).

X. Donall-Carbreagh Mac-Carthy; prince lord de Carbery, prit les armes contre les troupes anglaises de la Momonie. Pour arrêter ses progrès, Edouard III (VI), roi d'Angleterre, expédia des lettres-patentes, le 24 août 1334,88 à Jean de la Balaille, trésorier de ce prince, pour qu'il eût à payer les hommes d'armes qui sous Jean Darcy, justicier d'Irlande, marchaient en Momonie contre ledit Donall-Carbreagh Mac-Carthy et Mac-Dermod, en insurrection contre le roi dans le comté de Cork. David Barry, qui avait voulu s'opposer à cette levée de boucliers avait été fait prisonnier après avoir perdu 100 des siens. (Lodge, 1re édition, t.I, p. 197.) Il paraît par d'autres lettres du même monarque, du 2 avril 1355,89 que Donall-Carbreagh fut fréquemment en état de révolte contre l'Angleterre. Ces lettres ordonnent qu'il soit mis en liberté, ainsi que son frère (naturel) Dermod, ayant tous deux été retenus en otages pour la paix. Le premier eut pour fils:

XI. Donall-Reagh90 Mac-Carthy, prince lord de


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Carbery, vivant vers 1400. Sa filiation à son père et sa descendance jusqu'à Fyneen, son petit-fils, sont établies par un acte du 20 novembre 1496,91 et par une enquête du 20 décembre 1614. Il avait épousé Jeanne Fitz-Maurice,92 dont il laissa:

XII. Dermod-na-Ona Mac-Carthy-Reagh, prince de Carbery. À l'exemple de beaucoup d'autres chefs et anciens dynastes irlandais, Dermod avait profité du départ des généraux et principaux seigneurs anglais, lors de la guerre entre les maisons d'York et de Lancastre, pour rentrer les armes à la main dans plusieurs des possessions séquestrées sur sa famille, et notamment dans le château de Kilbritton, qu'il reprit, en 1449, sur Jean de Courcy, baron de Kinsale. (Lodge, 1re édition, t.IV, p. 35.) Ce château fut repris sur Dermod, mais il revint ensuite à Donall, son petit-fils.93 Dermod est qualifié prince de Carbery dans un acte daté de Kilbritton, le 12 juin 1461 par lequel Donall, fils et héritier de Donall-Ogue Mac-Carthy, lui concéda divers territoires qui avaient appartenu à son père. Dermod eut pour femme Elen ou Hélène Mac-Carthy,94 fille de Taig Mac-Carthy, lord de Muskery, de laquelle sont provenus:

  1. Donall Mac-Carthy, mort onze ans avant son père;
  2. Fighnin, Fyneen ou Florence, quia continué la postérité;
  3. Dermod-Bodivieg Mac-Carthy, qui succéda à son frère Fyneen dans le titre de Mac-Carthy-Reagh, du consentement

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de son neveu Donall, titre que la mort ne lui permit pas de garder une année. Il laissa un fils:

Florence Mac-Carthy, qui après la mort de Donall, son cousin-germain, réclama l'héritage en vertu de la loi de tanistrie. L'assemblée du pays ayant débattu cette question, il fut décidé que cette succession appartenait à Cormac en vertu de la concession faite par le roi à son aïeul Fyneen, fils de Dermod-na-Ona. (Histoire manuscrite de lu famille).

XIII. Fighnin, Fyneen ou Florence Mac-Carthy-Reagh, prince lord de Carbery, qu'il tint en fief pendant 27 ans, épousa Catherine Fitz-Gerald,95 fille de Thomas Fitz-Gerald, 8e comte de Desmond, décapité à Drogheda le 15 février 1467, et d'Elisabeth ou Lilice Barry, fille de Jean, lord Barry, vicomte de Buttevant. Henri VII, roi d'Angleterre, par lettres datées de la 3e année de son règne, 21 mai 1484, donna pouvoir à Florence Mac-Carthy et à Cormac Mac-Taig, de recevoir, au nom de ce monarque, les hommages et serments de fidélité des seigneurs d'Irlande. Par un acte daté de Kinsale, le 2 août 1493 Geoffroy Galwy, fils et héritier de Patrice Galwy, céda à Florence Mac-Carthy et à Catherine, fille du comte de Desmond, sa femme, tout ce qu'il possédait au lieu de Balinglany, vulgairement appelé Balincandelany. En retour et par acte du 8 du même mois d'août 1493 le lord de Carbery le prit sous sa protection dans toute l'étendue de sa terre et lui accorda l'usage dans sa forêt de Ghobis, située à Balincandelany, pour son entretien et celui de sa fabrique. Le même Fyneen ou Florence Mac-Carthy et ses deux fils Donall et Cormac, voulant abolir dans leur maison la loi de succession alternative ou de tanistrie, soumirent la principauté de Carbery à la couronne d'Angleterre, et en obtinrent l'investiture, par acte du 20 novembre 1496, pour la posséder en fief héréditaire, dans toute son étendue et avec toutes les libertés et franchises, ainsi que généralement toute autre chose qui avait pu appartenir à ce territoire. Le traité qui fut passé à cette occasion entre Gerald Fitz-Gerald, 8e comte de Kildare, chevalier de l'ordre de la Jarretière,


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lord chef de justice en Irlande, et Fyneen Mac-Carthy-Reagh ses fils, oblige les Mac-Carthy, lords de Carbery, à fournir à l'armée du roi, 20 chevaliers et 40 hommes de pied, à toute réquisition, mais pour un temps prescrit. Voici l'acte de foi et hommage rendu Fyneen Mac-Carthy, au roi d'Angleterre, immédiatement après cette investiture:

Haec indentura facta, vicesimo die mensis novembris anno millesimo quadringentesimo nonagesino sexto, inter honorabilem et praepotentem dominum Geraldum Fitz-Gerald Comitem de Kildare locumtenentem domini regis in regno Hiberniae, caeterosque de consilio regali, quorum nomina inferius scribuntur ex unà parte; et Fyneen Mac-Carthy Reagh, Mac Diarmod, Mac Donnell Reagh, Donnell Carbreagh Mac Carthy96 dominum de Carbery, è principali Mac Cartheorum gente oriundum, pro se filiis suis Donaldo et Cormarco et conjunctim cum eis ex alterâ parte. Testâtur quo et praedictus Fyneen Mac Carthy Reagh cum suis filiis praedictis concessit, promisit et per praesentes obligavit tenere et firmiter perimplere dicto domino regi, haeredibus et successoribus suis tenorem et formam articulorum sequentium. Imprimis quod non solùm catholicam fidem et religionem quantum in se est promovebit et defendet sed omnes etiam contradicentes aut renitentes pro suo posse corrigi, in judicium vocari et debito modo per omnia puniri faciet. Item acceptabit et recognoscet praedicrum dominum regem legitimum esse sibi principem, illiqae redibus et succcssoribus suis adhaerebit contrà omnes homines, sicut fidelis subditus et sicut caeteri ligei o praedicti regni Hiberniae serviunt et obediunt aut servire et obedire debent. Item quod praedictus Fyneen Mac Carthy Reagh nec filii sui praedicti non adhaerebit nec confederabit cum inimicis aut rebellibus dicti domini regis aut successorum quorum, sed illos pro viribus suis de tempore in tempus castigabit et


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prosequetur. Item dictus Fyyneen Mac Carthy Reagh et dicti filii obligantur per prassentes quod dictus dominus rex habebit omnes terras et possesiones suas proprias ac caetera omnia et singula debita ad suam celsitudinem spectantia, tàm ea quae modo jacent et existunt sub tutelâ et gubernatione praedicti Fyneen Mac Carthy Reagh, quám quae quovismodo post hàc crescere et legitimè provenire poterint ad usum ejusdem domini regis, infrà limites et jurisdictionem patriae de Carbery praedictae.

Item similiter praefatus Fyneen Mac Carthy Reagh et filii praedicti prompti et parati erunt in propriis suis personis ad serviendum dicto dominio regis haeredibus et successoribus suis ad mandatum locumtenentis, deputati seu justiciarii Hiberniae pro tempore existent eum viginti equestribus et quadraginta turbariis bene armatis in omni suo magno progressu beilico, vulgariter nuncupatis hostings, eum victualibus pro se et suis, ad expensas patriae suae, quandocunque et quotiescunque hujusmodi locumtenenti, deputato seu justiciaro placebit ad hoc assignare et demandare et in quolibet alio viago et progressu subito contingenti servient cum toto numero et potestate suâ cum victualibus similiter pro duobus vel tribus diebus; pro quolibet equestre faciente defectum ut praedicitur forisfacient et solvent pro quolibet die tres solidos et quatuor denarios et pro quolibet turbario pro simili defectu denarios vigenti. Item praedicius Fyneen Mac Carthy Reagh cum filiis praedictis concessit et promisit, pro recognitione obedientiae suae et quia tenet dictam patriam de dicto domino rege, reddere et solvere singulis annis eidem domino regi haeredibus et successoribus suis viginti libras legalis monetae Hiberniae, solvendas et tradendas officiaris suis annuatim in hoc regno ad festum sancti Michaelis tantum et praefatus Fyneen cum filiis suis praedictis alterius concessit et promisit se daturum quolibet anno Bonnagium centum scoticis, vulgariter nuncupatis Galloglasses, pro uno quarterio anni et quod indilati dabit et solvet praefato domino, locumtenenti


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aut assignatis suis centum viginti mortos pingues (ut moris est) pro nominatione et admissione suâ ad locum capitanei suae nationis et patriae de Carbery praedictae. Item praefatas Fyneen Mac Carthy Reagh et filli praedicti non solùm juramentum corporale praestiterunt super sacra sancta Dei evangelia pro bono complemento promissorum, sed finaliter concesserunt etiam et promiserunt pro majori securitale fidelitatis suae ergà dictum dominum regem haeredes et successores suos ponere obsides suos et inter alios filium suum primogenitum praefatum Donaldum (dicti domini locumtenentis generum) penes praefatum dominum locumtenentem vel alibi prout melius eidem domino locumtenenti videbitur. In cujus rei et omnium praemissorum fidem et testimonium, tàm praedictus dominus locumtenens et alii deconsilio regali subscripti, quàm praefatus Fyneen et praefati filii hisce scriptis manus suas et sigilla alternatim apposuerunt. Datum apud Dubiin die et anno Domini suprascriptis anno vero serenissimi domini Henrici septimi, Dei grati Anglice et Francice regis et Hibernice, duodceimo.

G. Kildare. Gualterius Fitzsimons, archiepiscopus Dublin. Cancellarius;

Fygnen Mac Carthy Reagh. Hugo Conway, arch. Thesaur.;

Donnell Mac Carthy. Guilielmus Radcliffe, arc. Thes.;

Coromac Mac Carthy. Guilielmus Rokeby, L. L. D.;

Gerald Fitz Gerald Offaly.

Fyneen Mac-Carthy Reagh avait eu quatre fils:

  1. Donall, dont l'article suit:
  2. Cormac Mac-Carthy, vivant le 20 novembre 1496;
  3. Donogh Mac-Carthy, mort sans postérité;
  4. Dermod Mac-Carthy, mort sans postérité.

XIV. Donall Mac-Carthy-Reagh, est qualifié prince de Carbery, dans un traité de tréve passé entre lui et Pierre Boller, chevalier, à Drwmenche, le 24 janvier 1512.


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Il posséda en fief les château, ville et territoire de Kilgobane, et fut lord de Carbery pendant 26 ans, suivant l'histoire manuscrite de la famille. Il redevint possesseur du château de Kilbritton; et assista Cormac-Laidir-Ogue Mac-Carthy, lord de Muskery dans le gain de la bataille de l'abbaye de Mourne; en 1521; II avait épousé 1re N... Mac-Carthy,97 soeur du même lord de Muskery (Lodge, t. VI, p. 223); 2e Ellinor Fitz-Gerald,98 veuve de Calwagh ô Donnell, lord de Tirconnel et tout le pays de Donegall, et fille de Gerald Fitz-Gerald, 8e comte de Kildare, chevalier de la Jarretière, lord chef de justice en Irlande, et d'Alison, fille du chevalier Rowland–Eustace de Harristown, dans le comté de Kildare, baron de Portlester. (Lodge, 1re édition, t.I, p. 30.) Ses enfants furent:99

Du premier lit:

1. Dermod Mac-Carthy, qui fut tué par Walter Fitz-Gerald, fils du comte de Kildare;

2. Donall Mac-Carthy, mort sans postérité;

3. Ellen ou Hélène, mariée á Taig-Môr ô Driscoll;

Du second lit:

4. Cormac, qui a continué la descendance;

5. Florence Mac-Carthy-Reagh, qui par la loi de tanistrie (remise par lui eu vigueur nonobstant l'acte de 1496), devint lord de Carbery aprés la mort de son frère le chevalier Cormac. Il épousa Catherine Mac-Carthy, soeur de Donall Mac-Carthy-Môr, premier comte de Clancare. Il mourut sans postérité;

6. Donogh Mac-Carthy-Reagh, chevalier doré il succéda á son frère Florence comme lord de Carbery. Il épousa 1re Jeanne Fitz-Gerald, fille de Maurice-Atotan, frère de Jacques Fitz-Gerald, 15e comte de Desmond; 2e N... Power, fille de Jean, lord Power. Donogh a eu pour enfants:


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Du premier lit:

A. Florence Mac-Carthy-Môr, 2e comte de Clancare, par sa femme Ellen ou Hélène Mac-Carthy, fille et héritiére de Donall Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond et premier comte de Clancare. Florence, avant son mariage, était connu sous le titre de lord de Kinsale, au comté de Cork. Ce mariage ayant eu lieu sans autorisation du gouvernement britannique, Florence fut arrété en 1597, et enfermé pendant un an dans la tour de Londres, comme prisonnier d'état. En 1598, on lui rendit la liberté dans des vues politiques; mais il ne tarda pas á se railler à la cause nationale, dont il devait se montrer un des plus illustres défenseurs. Une taille gigantesque et des formes herculéennes unies à la beauté et à la majesté des traits; aux jours de combats, le courage du lion et le coup-d'oeil de l'aigle; dans le commandement, une bien-veillance et une urbanité naturelles qui ne se démentirent jamais et qui le firent chérir de tous ceux qui servaient sous ses drapeaux, tel est le portrait que l'histoire a tracé de Florence Mac-Carthy. Ses talents militaires et le riche patrimoine que lui avait apporté l'héritiére du premier comte de Clancare lui donnaient une puissante influence. Les tribus de sa race, dans une assemblée générale, l'inaugurérent Mac-Carthy-Môr, et sous ce titre et celui de prince de Carbery, il se rendit formidable au gouvernement d'Elisabeth. Investi du commandement en chef de toutes les forces catholiques de Momonie, il remporta une suite d'avantages sur les Anglais de cette province. Parmi les faits d'armes les plus marquants de cette guerre nationale, on cite la défáite du capitaine-général sir Georges Flower, que Florence Mac-Carthy battit au mois de mai 1600. L'Angleterre ne pouvant le vaincre par la force, eut recours d'abord aux négociations, ensuite à la perfidie. Le refus fait par le gouvernement de lui assurer une garde de 300 hommes, ayant rendu impossible tout accommodement, chaque parti reprit les armes; mais arrété par trahison au mois de août 1601, il fut conduit pour la seconde fois dans cette tour de Londres, fatale à tant d'illustres irlandais, et y termina ses jours dans la plus étroite captivité (Smith, Histoire de Cork, t.1, p. 28). Il eut pour fils:

Donall Mac-Carthy-Môr, 3e comte de Clancare. Arrêté avec son père dans son enfance, il demeura 40 ans prisonnier d'état à la tour de Londres. La révolution de 1641 lui rendit la liberté. II revint alors en Irlande épousa Sara Mac-Donnell, fille de Randal Mac-Donnell, le comte d'Antrim, et veuve de Neill Ogue ô Neill de Killelagh et de sir Charles ô Conor Sligo. (Smith, Histoire de Cork, t. II, p. 156; Lodge, t.I, p. 107). Ses descendants qualifiés successivement Mac-Carthy-Môr et comtes de


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Clancare, ont combattu pour la cause national en 1688. Dépossedés de tout, hors l'honneur et leurs antique souvenirs de gloire, ils se sont éteints dana la dernière infortune;

B. Dermod Moel (le Chauve) Mac-Carthy, qui fut tué dans les dernières guerres contre Elisabeth. Ses possessions, ainsi que celles de son frère Florence, furent données aux Barry. Lodge, (t.I, p. 293,) cite les lettres de donation du 10 mai 1604, lesquelles rappellent Dermod-Moel comme ayant été tué. Il n'eut pas des enfants de son mariage avec Hélène ô Donogh de Glanflisk;

C. Shely ou Julia Mac-Carthy, epouse d'Owen ô Sullivan-Môr.

Du second lit:

D. Donogh-Ogue (le Jeune) Mac-Carthy-Reagh, lord de Carbery, marié avec Grany Mac-Carthy, fille de Dermod Mac-Carthy, chef de Muskery, et d'Hélène Fitz-Gerald. Il n'eut point de postérité;

Owen Mac-Carthy-Reagh, chevalier doré. II succéda [grave ] son frère Donogh dans le titre de lord de Carbery avant l'année 1583. Le 10 juillet de cette année, le même Owen, qualifié Mac-Carthy-Reagh, se rendit pleigé avec Callaghan Mac-Taig-Mac-Carthy, frère de Cormac, Donogh (peut-être Donall) Mac-Carthy-Môr et plusieurs autres des principaux seigneurs du pays, d'un acte de soumission fait entre les mains du comte d'Ormond (History of the life of James duke of Ormonde, par Thomas Carte, in-folio, t.I, Introduction, p. LV, LVI). Owen avait épousé Ellen ou Hélène ô Callaghan, fille de Dermod ô Callaghan, et mourut après l'année 1590, laissant de son mariage deux fils et six filles:

A. Florence Mac-Carthy d'Iniskean (ou Inyskyne), marié avec Elinor ou Eléonore Fitz-Gibbon, fille d'Edmond Fitz-Gibbon, dit le chevalier Blanc, laquelle se remaria à Cormac Mac-Carthy-Reagh. Florence fut tué le 1er mai 1599, à Lis-Mac-Patrick, dans le Kinalmeaky. C'est de lui qu'est descendue la branche de Timoleague, dépouillée de ses possessions en 1690, passée en France et etablie à la Rochelle, où elle s'est récemment éteinte. Elle était représentée avant la révolution par Charles-Denis-Jean-Marie Mac-Carthy, seigneur de la Martière, capitaine au régiment du roi, dragons, admis aux honneurs de la cour, sous le titre de vicomte Mac-Carthy, le 26 février 1786;

B. Donogh Mac-Cartby, marié avec N... Fitz-Gerald de Desmond, soeur de Marguerite Fitz-Gerald, femme du chevalier Donall Mac-Carthy-Reagh, sans postérité;

C. Ellen ou Hélène Mac-Carthy, épouse du chevalier Florence ô Driscoll, qui vivait en 1614;


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D. Shely ou Julia Mac-Carthy, mariée à Dermod ô Sullivan, fils de d'Owen ô Sullivan-Môr;

E. Elinor Mac-Carthy, femme de Florence Mac–Owen Carragh, seigneur de Kilbrittain et taniste d'Inskey, en Carbery;

F. Jeanne Mac-Carthy, mariée à N... ô Donovan;

G. Honorin Mac-Carthy, épouse d'Edmond Fitz-Gerald, chevalier de la Vallée, qui vivait en 1615. (Lodge, 1re édit., t.I, p. 18);

H. Grany Mac-Carthy, mariée (1er) à N... Barry, le Jeune; 2e avec Cormac ou Charles Mac-Carthy, fils du chevalier Cormac Mac-Taig Mac-Carthy de Muskery;

8. Catherine Mac-Carthy, mariée à Taig Mac-Carthy, chef de Muskery;

9. Shely ou Julia Mac-Carthy, femme de Dermod ô Sullivan, lord de Bear et de Bantry;

10. Elinor ou Eléonore Mac-Carthy, épouse de Connor-Finn ô Meagher.

XV. Cormac Mac-Carthy-Reagh, lord de la principauté de Carbery, n'avait que 15 ans lorsqu'il succéda à son père, suivant l'histoire manuscrite de la famille, et vivait vers 1550, à Kilbritton. Il est rappelé comme défunt dans une enquéte du 20 décembre 1614. Il avait épousé Shely ou Julia Mac-Carthy,100 veuve de Gerald-Fitz-Maurice, 15e lord de Kerry, tué dans le Desmond un mois aprés son mariage, et enterré à Ardfort le 1er août 1550. Elle était fille de Cormac-Laidir-Ogue Mac-Carthy, chef de Muskery, et de Catherine Barry. (Lodge, édition, t.II, p. 107; Leland, t.III, p. 328.) Cormac en eut un fils et quatre filles:

1. Donall-ni-Pipo,101 dont l'article suit;

2. Catherine Mac-Carthy, mariée (1er) avec Jean Butler de Killcash, fils puîné de Jacques Butler, 9e comte d'Ormond, décedé


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le 10 mai 1572. (Lodge, 1re édit., t.II, p. 20; History of the Life of James duke of Ormonde, t.I, p. 111); 2e à Théobald Butler de Skian. Elle eut de son premier mari:

Walter Butler de Killeash, qui par la mort sans posterité, le 22 novembre 1614 de son oncle Thomas Butler, 10e comte d'Ormond, devint onziéme comte d'Ormond. Il mourut à Carrick le 24 février 1632, laissant de son mariage avec Elinor Butler, fille d'Edmond Butler, vicomte de Mountgarret, laquelle était morte le 28 janvier 1631, un fille;

Thomas Butler, lord vicomte de Thurles, qui périt dans une tempête en passant en Angleterre, le 15 décembre 1619. Il laissa de son mariage avec Elisabeth Pointz, fille du chevalier Jean Pointz, d'Iron-Acton, dans le comté de Glocester:

I. Jacques Butler, chevalier de la Jarretière, vice-roi d'Irlande, créé duc d'Ormond le 9 novembre 1682, décedé en 1688. II avait été marié, en 1619, avec Elisabeth Preston, fille unique et héritiére de Richard Preston, comte de Desmond, dont postérité éteinte en 1745;

II. Richard Butler de Killeash, marié avec Françoise de Castlevahen, dont descend la branche ainée actuelle de la maison de Butler;

III. Marie Butler, femme de Georges Hamilton, baronet;

IV. Ellen ou Hélène Butler, mariée avec Donogh Mac-Carthy, vicomte de Muskery et premier comte de Clan-Carthy, en 1658, morte au mois d'avril 1682, et inhumée le 24 du même mois dans le sanctuaire de l'église de Saint-Michel. (History of the Life of James, duke of Ormonde; Introduction, p. LVII);

3. Honoria Mac-Carthy, mariée à Owen-Mac-Donogh Mac-Carthy, lord de Duhallow;

4. Elinor ou Eléonore Mac-Carthy, épouse de Dermod Mac-Carthy d'Inyshyne;

5. Ellen ou Hélène Mac-Carthy, mariée, en 1572, à Jacques Fitz-Gerald, chevalier, lord de Decies.

XVI. Donall-ni-Pipo Mac-Carthy-Reagh, chevalier doré, d'abord seigneur de Kilbritton, fut en procés avec son oncle, le chevalier Owen Mac-Carthy-Reagh, relativement à la possession de divers territoires, châteaux


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et villes de sa maison. Le lord député chef de justice en Irlande, par sentence du 9 avril 1590 adjugea à Donall et ses héritiers et représentants, la ville de Downoven, sauf à payer une somme au chevalier Owen, au même Donall, les villes et territoires de Clonkallie, Ardgohane, Fahowry et les deux Rahines (qu'il du céder franches de toutes redevances au chevalier Owen, pour sa vie); les châteaux de Gortnacloighy, de Donn-Daniel et autres dénommés dans l'acte; enfin la ville de Ballenvointine, pour en jouir sa vie jurant sous les droits de kinfineaghis. Le chevalier Owen dut posséder seulement à vie et sous l'obligation de tous droits seigneuriaux les châteaux et territoire de Banduff. Après la mort du même Owen, Donall devint lord de la principauté de Carbery. Le 4 mars 1608 reçut une commission de capitaine d'infanterie dans le régiment commandé par le capitaine Valentin Brown, et mourut le 10 octobre 1612. Une enquéte faite au vieux chateau royal, prés de Cork, le 20 décembre 1614, porte que Donall Mac-Carthy-Reagh possédait au temps de sa mort, en fief absolu, les manoirs et châteaux de Kilbritton et de Dunmanway, l'entier pobull de Glennacrime, les châteaux, villes et territoires de Banduff, Donn Daniel, Skeaghvanighis, Coillnapishy, Clonkallie, Gortnacloighy, Cloghderry, Ardgohane, Seanvogh, Carrewneure, Ballyanvorry et Downaven en Ibawne, ainsi que Kilgobane qu'il tint pendant 41 ans. II avait épousé Marguerite Fitz-Gerald de Desmond,102 fille du chevalier Thomas de Desmond, fils aîné de Jacques Fitz Gerald, 15e comte de Desmond, par sa 1re femme Jeanne Roche, fille de David, lord Roche, vicomte de Fermoy. (Lodge, 1re édition, t.I, p. 20.) Donall a eu de ce mariage, selon l'enquéte de 1614, six fils et deux filles:

1. Cormac Mac-Carthy, décedé avant son père, laissant de son mariage avec Elinor ou Eléonore Fitz-Gibbon, veuve de Florence Mac-Carthy d'Iniskean, et fille d'Edmond Fitz-Gibbon, dit le chevalier Blanc, un fils:

Donall ou Daniel Mac-Carthy-Reagh de Kilbritton, héritier de son aïeul Donall-ni-Pipo, à la mort duquel il était


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mineur. Il épousa Ellen ou Hélène Roche, fille de David lord Roche, vicomte de Fermoy. Elle était veuve lorsque le roi Charles Ier, par lettres patentes du 15 mars 1636, lui assigna pour son douaire un liers des biens-fonds de Donall, son mari, et lui laissa la liberté de contracter un nouveau mariage. Elle épousa en secondes nuces Thomas Fitz-Maurice, qui n'en eut pas d'enfants. Elle avait eu de son premier mari:

Cormac ou Charles Mac-Carthy-Reagh, marié avant le 30 septembre,103 avec Elinor ou Eléonor Mac-Carthy, fille de Cormac Mac-Carthy, vicomte de Muskery, baron de Blarney, etc., et de Marguerite ô Brien de Thomond, et soeur de Donogh, premier comte de Clan-Carthy. Cormac Mac-Carthy-Reagh fut nominé en 1657, colonel commandant une compagnie au régiment de Jacques, duc d'York. Depuis il fut colonel du régiment de Mac-Carthy-Reagh, successivement au service de France et d'Espagne. Il a laissé de son mariage deux fils et deux filles:

I. Donall ou Daniel Mac-Carthy-Reagh. En 1688, il leva pour le service de Jacques II un régiment d'infanterie de son nom. Il mourut bientôt aprés, et fut inhumé dans le tombeau de sa famille, au monastére de Timoleague. II avait épousé Marie Owen, alias Townsend, fille aînée du colonel Richard Townsend de Castletown, dans le comté de Cork, de laquelle il n'eut que deux filles, mortes sans avoir été mariées;

II. Donogh ou Denis Mac-Carthy, qui mourut avant son frère Daniel, et laissa de son mariage avec Marguerite Courcy;

AA. Alexandré, qui succéda au titre de Mac-Carthy-Reagh, par la mort de son oncle Daniel. Accusé de haute trahison en 1691, pour avoir embrassé la cause de Jacques II, il passa d'abord en Espagne, puis au service de France à la tête d'un régiment de son nom. (Voyez le Mercure de France, janvier et février 1731, pp. 178 et 403). Il mourut sans postérité; son titre passa à son cousin Florence, fils de Donall;

BB. N... Mac-Carthy, tué au service de France;104


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CC. Eléonore-Susanne Mac-Carthy, épouse du baron de Hook, maréchal-de-camp, au service de France, mort en 1731;

III. Ellen Mac-Carthy, mariée à Jean de Courcy, baron de Kinsale, mort de la petits vérole le 19 mai 1667;

IV. Catherine Mac-Carthy, mariée, avant le 15 janvier 1673, à Pierre Saint-Jean de Macromp;

2. Fyneen ou Florence Mac-Carthy de Banduff, dans le comté de Cork, ville et territoire à la possession desquels lui et ses héritiers mâles furent appelés par acte de Donall Mac-Carthy-Reagh, son père, du 10 juillet 1611. Florence avait combattu pour la cause nationale avec son frère Donogh en 1601. Il eut pour fils:

Donall ou Daniel Mac-Carthy de Banduff, vivant en 1608.

Il eut de son mariage avec Honoria ô Sullivan, fille d'Owen ô Sullivan-Bear:

Florence Mac-Carthy de Banduff, qui fut lieutenant-colonel du régiment d'infanterie que commandait Daniel Mac-Carthy-Reagh, au service de Jacques II.

Il succéda à Alexandre dans le titre de Mac-Carthy-Reagh, Florence mourut en 1754, à âge de 96 ans, et fut inhumé dans l'église de Caharagh en Carbery, paroisse où il était allé habiter après que Guillaume III eut confisqué ses biens. Il avait épousé Ellen ô Donovan, fille de Daniel ô Donovan, et de Julienne ô Shagnassy, fille du chevalier Dermod ô Shagnassy de Goitinshogouragh, au comté de Galway. Ses enfants furent:

I. Donall ou Daniel Mac-Carthy-Reagh, Lieutenant-Colonel d'un régiment irlandais au service d'Espagne, mort à Carthagène sans postérité;

II. Donogh ou Denis Mac Carthy-Reagh, capitaine de grenadiers dans un régiment irlandais, tué à Velletri. Il n'eut pas de posterité;

III. Florence Mac-Carthy-Reagh, capitaine dans régiment irlandais. Il mourut sans postérité des blessures qu'il avait reçues au siège de Melazzo;

IV. Cormac ou Charles Mac-Carthy-Reagh,105 né en 1697, marié Eléonore ô Sullivan-Bear, née en 1699, fille de Dermod ô Sullivan. Ils vivaient à Timoleague en 1776, et avait eu trois fils:

A.A. Daniel Mac-Carthy, mort de la petite vérole à Barcelone, en 1765, laissant de


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son mariage avec Hélène ô Donovan, fille du Richard ô Donovan de Kilmacabea en Carbery, et d'Hélène, fille de Jérémie ô Donovan de Rinagehagh en Carbery, deux filles:

aa. Hélène Mac-Carthy;

bb. Anne Mac-Carthy;

BB. Donogh ou Denis Mac-Carthy, né dans la paroisse de Caharagh, dans le Carbery occidental, en 1731, vivant à Timoleague en 1776, ayant de son mariage avec Eléonore ô Brien, fille de Jean ô Brien de Clash, dans le comté de Cork:

aa. Cormac ou Charles Mac-Carthy, né en 1757, mort sans postérité;

bb. Trois filles;

cc. Alexandre Mac-Carthy, qui s'établit à Porto. Il eut de son mariage avec Marie ô Brien;

aa. Cormac ou Charles Mac-Carthy, né à Porto eu 1770, mort sans postérité;

bb. Hélène Mac-Carthy;

3. Donogh Mac-Carthy, seigneur de Kilbritton, mort sans postérité;

4. Owen, dont l'article suit;

5. Taig Mac-Carthy, seigneur de Kilgobane, en 1610, mort sans postérité;

6. Donall Mac-Carthy, mort sans postérité;

7. Shely ou Julia Mac-Carthy, seconde femme d'Edmond, lord Barry, fils de Jean, lord Barry, et d'Ellen, fille du chevalier Blanc;

8. Ellen Mac-Carthy, femme de Taig Mac-Carthy, seigneur de Ballikay, dans le comté de Cork, qui transigea avec Donall Mac-Carthy-Reagh, son beau-père, le 15 février 1607. Par cet acte il fut stipulé que si Ellen venait à mourir sans laisser de postérité, partie des biens de son mari et la moitié de l'hypothèque y comprise reviendraient à Florence Mac-Carthy, frère de cette dame, pour en jouir, ainsi que ses héritiers, en toute propriété.

XVII. Owen Mac-Carthy de Kilbritton, le 4e des


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fils de Donall Mac-Carthy-Reagh, mentionné dans l'enquête du 20 décembre 1614, épousa Honoria Mac-Carthy, fille de Taig Mac-Carthy, seigneur de Glenacrime en Carbery. Owen vivait en 1641, et laissa de son mariage:

XVIII. Daniel Mac-Carthy, seigneur de Knocnahinshy et de plusieurs autres terres dans le Carbery, mort le 16 décembre 1666, laissant Honoria, son épouse, fille de Jean ô Hea de Corably, dans le comté de Cork, et de Marie Mac-Sweeny:

XIX. Donogh ou Denis Mac-Carthy, seigneur de Springhouse, dans le comté de Tipperary, où il s'établit par suite de son mariage, décedé le 19 avril 1712, et inhumé à Bansha, baronnie de Clan William, dans le même comté. Il avait épousé, le 27 juillet 1660, Elisabeth Hackett,106 qui lui survécut et fut enterrée comme lui à Bansha. Elle était fille d'Edmond Hackett de Ballyskilan, dans le comté de Tipperary. Il en eut cinq fils et sept filles:

  1. Jacques Mac-Carthy, mort célibataire;
  2. Justin, dont l'article suit;
  3. Charles Mac-Carthy de Laganstown, dans le comté de Tipperary, marié avec Clara ô Farrell, mort sans postérité;
  4. Denis Mac-Carthy, marié avec N... Herringman, mort à Londres sans postérité;
  5. Alexandre Mac-Carthy de Bartletts-Buildings à Londres, mort célibataire;
  6. Elisabeth Mac-Carthy, mariée (1er) à Michel Kearney, seigneur de Fetherd et Kilbrogan, au comté de Tipperary, 2e à Redmond Purcell. Elle mourut le 29 juillet;
  7. Honoria Mac-Carthy, mariée à Jacques Fox de Kilmalady, dans le comté du Roi, morte au mois de mars 1756;
  8. Jeanne Mac-Carthy, femme de Jean Therry, seigneur du Château-Therry, dans le comté de Cork;
  9. Marguerite Mac-Carthy, mineure en 1712;

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  11. Catherine Mac-Carthy, épouse de François Kearney, seigneur de Knockinglass, dans le comté de Tipperary, morte le 1er 1764;
  12. Elénore Mac-Carthy, mariée à Jérémie ô Donovan, seigneur de Kinogreny, au comté de Cork, morte en mars 1756;
  13. Marie Mac-Carthy, femme de Daniel ô Mahony, seigneur de Dunloe dans le comté de Kerry, morte le septembre 1739.

XX. Justin Mac-Carthy, seigneur de Springhouse, dans le comté de Tipperary, né le 28 février 1685, mourut au mois d'avril 1756, et fut enterré à Bansha. Il avait épousé, à Raure, le 24 février 1709, Marie Shee,107 fille de Jean Shee de Ballylogue, dans le comté de Tipperary, morte le 15 novembre 1744, et inhumée à Bansha. De ce mariage sont issus:

1. Denis dont l'article suit;

2. Jean Mac-Carthy, né le 6 avril 1720, marié avec Anne Wyse, fille de Thomas Wyse de Wateford, et d'Anne ô Byrne. Ils vivaient en 1776, ayant quatre fils et quatre filles:

A. Justin Mac-Carthy, mort célibataire avant l'année 1776;

B. Thomas Mac-Carthy, mort sans postérité après l'année 1776;

C. Denis Mac-Carthy, mort sans postérité après l'année 1776;

D. Charles Mac Carthy, mort sans postérité après l'année 1776.

E. Marie Mac-Carthy, épouse d'Edouard Dalton, colonel, au service de l'impératrice d'Allemagne en 1776;

F. Marguerite Mac-Carthy, non mariée en 1776;

G. Elisabeth Mac-Carthy, non mariée en 1776;

H. Catherine Mac-Carthy, non mariée en 1776.

3. Marie Mac-Carthy, née le 1er septembre 1714, mariée, le 27 octobre 1725, à Jacques Mandeville, seigneur de Ballydine, dans le comté de Tipperary. Elle mourut sans enfants, en juillet 1734, et fut enterrée à Burnchurch, dans le même comté;

4. Elisabeth Mac-Carthy, née le 14 mars 1716, mariée, le 2 février 1757, à Daniel Ryan d'Inch, au comté de Tipperary, morte le 3 octobre 1768, et inhumée à Holy-Cross;

5. Marguerite Mac-Carthy, née le 13 novembre 1724, morte sans alliance après l'année 1776;


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XXI. Denis Mac-Carthy de Springhouse, né le 21 juin 1718 fut élevé dans les sentiments d'une haute piété. L'Angleterre, victorieuse de tous les efforts de la malheureuse Irlande, faisait peser sur elle tout le poids de son despotisme politique et religieux. Nombre de familles, pour s'affranchir de l'ilotisme dont étaient frappés les catholiques, et relever leur fortune en participant aux avantages des sujets anglais, avaient embrassé la réforme. Ce moyen de prosélytisme avait rendu le gouvernement britannique plus intolérant envers ceux qui ne s'y soumettaient pas. Profondément affecté de ce système persécuteur et de ces apostasies. Denis Mac-Carthy résolut d'y soustraire sa famille, et dès lors il vint chercher sur le continent une terre où sa postérité pût librement et sans crainte pour l'avenir exercer le culte de ses pères. L'inébranlable attachement de la France à sa patrie, et les services récents rendus à cette puissance par sa famille, en retour de l'hospitalité que les Stuarts en avaient reçue, le déterminèrent, après un long voyage dans les pays catholiques de l'Europe, à se fixer dans ce royaume. Il mourut à Argentan en Berry, environné de la vénération publique, le septembre 1761. Il avait épousé, le 29 septembre Christine French,108 fille de Robert French de Rahasane, dans le comté de Gallway. Il eut pour fils unique:

XXII. Justin, comte Mac-Carthy-Reagh, né à Springhouse le 18 août 1744. Son père, avant de mourir, lui avait fait promettre de quitter l'Irlande et de n'y plus revenir, à moins que la paix et la liberté n'y fussent rendues à la loi catholique et au peuple courbé sous le joug de l'Angleterre. Fidèle à cette promesse, le comte Mac-Carthy ne songea plus pour l'accomplir qu'a réaliser tout ce qu'il avait pu conserver des débris d'une, immense fortune, et fut s'établir à Toulouse, attiré par la douceur du climat favorable à la délicatesse de sa santé.109 Il fut reconnu dans son illustre extraction de


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la royale maison de Mac-Carthy, et naturalisé français au mois de septembre 1776 par lettres du roi Louis XVI, qui lui donna le titre de comte. Le février de l'année suivante, il fut admis aux honneurs de la cour, d'après le certificat de ses preuves vérifiées par M. Chérin père, généalogiste des ordres du roi, et la production de l'histoire généalogique de sa maison, faite par les rois d'armes d'Angleterre. À cette époque, le comte Justin Mac-Carthy se trouvait réunir sur sa tête, par alliance, extinctions successives et droit héréditaire, le double titre de Mac-Carthy-Môr et Mac-Carthy-Reagh, qui distinguaient les aînés de sa maison. Il est décedé en 1812. De son mariage contracté à Twickenham près de Londres, le 16 septembre 1765, avec Marie-Winifride Tuite,110 fille du chambellan Nicholas Tuite de Tuitestown, dans le comté de West-Meath, sont issus:

1. Denis-Joseph, comte Mac-Carthy, né le 18 juillet 1766, non marié;

2. Nicholas-Tuite, abbé Mac-Carthy, né à Dublin le 19 mai 1769. Il fut envoyé à Paris avec ses frères, sous la conduite d'un gouverneur chargé d'y surveiller leurs études. Celles du jeune Nicholas Mac-Carthy furent brillantes, et commentèrent à fixer l'attention sur l'une des plus hautes intelligences et des plus rares organisations du siècle. Ses succès et sa science précoce dans l'étude des langues savantes, avaient vivement flatté M. de Dillon, archevêque de Narbonne. Le prélat se fit une sorte de gloire de le présenter à l'assemblée du clergé de France qu'il présidait, comme un parent qui lui ferait honneur et comme un sujet de la plus belle espérance. Il voulut même lui faire donner un bénéfice, mais le jeune Mac-Carthy refusa par délicatesse, n'étant pas encore dans les ordres sacrés. Il poursuivait avec le plus, grand succès les cours de théologie en Sorbonne, lorsque la révolution de 1789 vint le surprendre. Forcé d'abandonner les études


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publiques retira dans sa famille à Toulouse. Un rettissement affreux le suivit de près dans la solitude. La plus noble et la plus antique des monarchies européennes s'écroulait dans le sang, au milieu des échafauds. C'était le drame des Stuarts sur une plus vaste scène. L'âme du jeune abbé Mac-Carthy reçut une impression profonde de ces grands et douloureux événements qui frappaient sa nouvelle patrie. Ses deux frères étaient allés sur la terre d'exil payer le tribut de l'honneur et de la fidélité. Lui devait le sien à la religion en deuil, qui sur les ruines de ses temples appelait aussi ses défenseurs et de nouveaux ministres. Mais la haute mission que lui avaient tracée son zèle et son génie exigeait de longues études préparatoires. Aucune connaissance humaine ne doit rester étrangère au véritable orateur, à celui surtout qui dans la chaire sacrée, porte la parole sans le secours des cahiers et des livres, sans autres guides que son inspiration et sa mémoire. Docile au précepte de Fénélon, l'abbé Mac-Carthy consacra de nombreuses années à se rendre familières toutes les sciences qui se rattachent à l'art de la parole et lui donnent cette force imposante et cette autorité positive qui seules frappent les esprits et entraînent la conviction. Parvenu au plus haut degré de profondeur et de supériorité dans ces exercices de la méditation, il se rendit au séminaire de Chambéry, en Savoie, pour s'y préparer aux saints ordres qu'il reçut en juin 1814. Peu après, il commença ces prédications célèbres, qui ont fait dans ces derniers temps la gloire de la chaire française et l'ont placé au rang de nos premiers Orateurs sacrés. Vénéré, chéri par sa vertu, par sa charité inépuisable, par sa douceur, son obligeance, sa générosité, par toutes les qualités qui prêtent du charme aux rapports de la vie sociale, il est mort entouré d'universels regrets et en odeur de sainteté à Annecy, le 3 mai 1833. Il avait exprimé le désir que ses restes fussent transportés à Chambéry pour y être inhumés dans le caveau de ses frères, les révérends pères jésuites, mais l'évèque d'Annecy et son chapitre ne voulurent point se dessaisir de ces précieuses dépouilles, et après leur avoir rendu les plus grands honneurs, ils les ont déposées dans le caveau des évêques et chanoines, en l'église cathédrale, et dans le même tombeau où pendant vingt ans avait reposé le corpa le saint François de Sales. (Voyez l'Ami de la Religion du mai l833 et l'Album Catholique de Toulouse, mai et juin de la même année. On trouve dans le dernier numéro une excellente notice sur feu M. l'abbé Mac-Carthy);

3. Robert-Joseph, dont l'article suit;

4. Joseph-Charles, comte Mac-Carthy, né le 2 août 1777, marié, le 10 décembre 1807, avec Marie-Louise-Gabrielle Poyen de L'Anse;

5. Joseph-Patrice Mac-Carthy, né le juillet 1779, marié, le 18 avril 1818, avec Julie-Louise Poyen de l'Anse.

De ce mariage sont issus:

A. Nicholas-Francis-Joseph Mac-Carthy, né le 21 septembre 1833;


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B. Winifride-Marie Mac Carthy, née le 3 mai 1819;

C. Anna-Maria Mac-Carthy, née le 15 avril 1825;

D. Marie-Thérèse Mac-Carthy, née le 10 décembre 1828;

6. Justin, vicomte Mac-Carthy, né le 1er mars 1785, marié, le 8 novembre 1826, avec Marie-Thérèse-Caliste de Coriolis d'Espinouse;

7. Anne-Marie Mac-Carthy, née le 31 juillet 1767, comtesse de l'Argentière;

8. Christine-Marie Mac Carthy, née le 11 février 1772, mariée au marquis de Saint-Gery;

9. Maria Mac-Carthy, née le 24 octobre 1780, comtesse de l'Argentière.

XXIII. Robert-Joseph, comte Mac-Carthy Reagh, né le 30 juin 1770, émigra en 1791 et fit les campagnes de l'armée des princes en qualité d'aide-de-camp du prince de Condé. Lors de la restauration, il reçut, le 4 juin 1814, le grade de maréchal-de-camp de cavalerie. Il était décoré de plusieurs ordres militaires. Le département de la Seine-Inférieure l'élut, en 1815, membre de la chambre des députés, où il, siégea du côté droit. Le département de la Drôme le réélut en 1816. Dans le cours de sa mission législative il s'opposa à la censure, pensant qu'il y avait moins de danger à confier aux citoyens le droit de publier leurs opinions que de remettre au ministère le monopole de la presse. Le clergé trouva dans le comte Mac-Carthy un zélé défenseur de ses droits. Il vota la restitution de ses biens et de ceux non-vendus appartenants à l'ordre de Malte. Il a continué de siéger jusqu'en 1820, et est décedé à Lyon, le 11 juillet 1827. Il avait épousé, le 9 mai 1809, Emilie-Marie de Bressac.111

De ce mariage est issu:

XXIV. Justin-Marie-Laurent-Robert, comte Mac-Carthy-Reagh, né le 6 mai 1811.