Corpus of Electronic Texts Edition
Généalogie de la Maison de Mac-Carthy anciennement Souveraine des Deux Momonies ou de l'Irlande Méridionale (Author: P. Louis Lainé)

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Princes Souverains de Desmond et de Cork

1. Cairt'ac' ou vulgairement Cairthagh,64 roi de Desmond ou du Munster méridional et de Cork, fils de Saorbreatach (Justin), qui avait pour père Doncha (Donogh), fils de Callaghan-Cashel, roi des deux Momonies, mort en 954, était frère aîné de Muireadhac ou Morogh (Maurice), ancétre des ô Callaghan, lords Lismore, pairs d'Irlande. Cairthach soutint contre Logan, prince dalcassien, et neveu de Brian Boruma, une guerre qui lui fut personnellement funeste, car Lonorgan l'ayant cerné dans une maison où il s'était retiré avec plusieurs chefs de la province de Munster, livra cette maison aux flammes, et tous ceux qui s'y étaient refugiés périrent. Cet événement eut lieu en 1098. Coirthach laissa deux fils:

  1. Morogh, vulgairement Muiready, qui suit;
  2. Taig (Thadeus) Mac-Carthy, roi de Desmond, mort à Cashel en 1125. Il eut une fille nommée;

Saba ou Sara Mac-Carthy, qui par son mariage avec Dermod ô Brien, roi de Munster ou des deux Momonies, décédé à Cork en 1120, a transmis le sang des Mac-Carthy à la plupart des maisons souveraines de l'Europe. (The Peerage of Ireland, par Lodge, t. I, p. 250). Cet auteur place la mort de Dermod en 1118.65 Elle épousa en secondes noces Cormac-Muithamnagh Mac-Carthy, roi des deux Momonies, son cousin-germain.

II. Morogh ou Muîready Mac-Carthy, roi de Desmond, fut un prince guerrier redoutable à la maison ô Brien, sur laquelle il conquît divers territoires dont la perte a long-temps restreint la souveraineté de cette maison. (Histoire d'Irlande, par J. Gordon, traduite


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de Anglais par Lamontagne, t. I, p. 104.) Morogh mourut vers l'an 1110, laissant deux fils:

  1. Cormac Multhamnagh, dont l'article suit;
  2. Donagh Mac-Carthy, qui fut inauguré roi de Desmond à la place de son frère. Détrôné plus tard par Dermod ô Brien, il se réfugié chez les ô Conor de Connacie.66

III. Cormac Mac-Carthy, surnommé Muithamnagh (le Méridional), 53e roi chrétien des deux Momonies, est rappelé comme le prince le plus pieux, le plus vaillant et le plus généreux de son siècle. Ce témoignage, transmis par l'histoire, eut fondé sur la charité inépuisable de ce prince envers les pauvres, sur les exploits qui l'élevèrent au trône des deux Momonies, et sa munificence envers la cathédrale de Cashel, où il fonda la chapelle dite de Cormac, et envers deux autres églises bâties à Lismore. Il fut auasi le restaurateur du monastre de Saint-Finbar, à Cork, qu'il dédia à St Jean-Baptiste. (Voyez Keating, édition de 1809, in-octavo, t. II. 331; et Mac-Geoghegan, t.I, p. 432.) La perfidie de Turlogh ô Brien, beau-fils et filleul de Cormac, qui était aussi son tuteur, prévalut sur l'esprit de Dermod Sugach ô Connor Kerry, et ce dernier le tua par trahison. (Annales d'Innisfallen, année 1158.) Cormac laissa de son mariage avec Sara ou Saba Mac-Carthy, sa cousine-germaine, veuve de Dermod ô Brien, roi de Munster, trois fils:

  1. Taig (Thadeus) Mac-Carthy, roi de Munster ou des deux Momonies, mort sans postérité, en 1155;
  2. Dermod Môr (ou le Grand), qui suit;
  3. Fighnin, (Fyneen ou Florence) de Licke-Lachtna Mac-Carthy, qui, en 1205, fut appelé par la loi de tanistrie à succéder à son neveu Donall dans la souveraineté de Desmond. Mais l'année qui suivit son élévation, il fut deposé par Dermod-Dana-Dronan Mac-Carthy, son petit neveu, fils du même Donall, et fut assassiné par les ô Sullivan en 1209. (Annales d'Innisfallen.)


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IV. Dermod-Môr MacCarthy, roi de Desmond, fils Cormac Muithnmnagh Mac-Carthy, descendait, selon chroniques d'Irlande. Keating et les autres historiens nationaux, par une longue suite de rois, d'Olioll de Mogh-Nuadhad, roi de Momonie, tué à la bataille de Moylena, en 192. À peine Dermod fut-il assis sur le trône des deux Momonies, en 1167, qu'il obligé de défendre cette couronne contre Donall-Môr ô Brien, et les princes que ce dernier intéressa à sa cause. Cette lutte durait depuis trois ans avec des succès divers, lorsqu'à l'instigation de Dermod, roi détroné de Leinster, et sous la conduite de Fitz-Stephen de Fitz-Gérald, les Anglais commencèrent, en 1169, leur expédition d'Irlande. Dermod Mac-Carthy soutint plusieurs combats contre ces nouveaux ennemis; mais aussitôt que Henri II, roi d'Angleterre, parut en personne à la tête d'une nombreuse armée pour poursuivre la conquête de l'île, soit que le roi de Desmond, affaibli par cette guerre et privé par la désunion des chefs de tout espoir de secours, se trouvât dans l'impuissance de tenir tête à l'orage qui allait fondre sur lui, soit qu'en cette extrémité, il entrât dans sa politique de faire d'un ennemi auquel seul il ne pouvait plus désormais résister, un allié puissant, nécessaire à sa conservation et utile à sa haine contre les ô Brien, Dermod Mac-Carthy, le lendemain de l'arrivée du monarque anglais, fut le 1er prince hibernien qui reconnut sa souveraineté et s'obligea de lui payer un tribut. (Histoire d'Irlande, par Thomas Leland, t.I, pp. 130, 131.) Ce fut en 1172 que Dermod, accompagné et imité par toute sa cour, prêta serment de fidélité à Henri II. Cette soumission, dans l'origine plus apparente que réelle, ne changeait rien à l'autorité absolue de Dermod sur ses vassaux, ni ne portait aucune atteinte aux coutumes et aux lois du pays. Cependant il ne tarda pas à prendre les armes pour s'en affranchir. La guerre que Henri II soutenait en Normandie, lui avait fait une nécessité de retirer les garnisons anglaises qui occuraient en son nom les principales places maritimes de Irlande. Dermod profita de cette circonstance pour


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rétablir à Cork son authorité militaire (1174). Les habitants de cette ville voulurent lui donner une marque éclatante de leur dévouement. Informés que Raymond-le-Gros, fameux général anglais, avair transporté sur une petite flotte au mouillage non loin de Waterford, un butin considerable, ils marchent avec trente voiles pour enlever cette flottille. Ils l'attaquent en effet avec la plus grande reséolution, mais ils perdent 8 chaloupes dans ce combat, et Dermod, qui accourait pour les seconder avec ses forces avec ses forces de terre, après un choc terrible, fut obligé de ceder le terrain à Raymond-le-Gros qui du reste échoua dans tous les efforts qu'il fit pour lui couper la retraite (Leland, t.I, pp. 179, 180; Gordon t.I, p. 168.) Un événement plus fumeste pour Dermod, et plus favorable aux progrès des armes anglaises, fut la conspiration de Cormac, fils de Desmond (1176). Soit que l'orgueil de ce prince eut été profondément blessé de l'acte de soumission de son père envers Henri II, soit qu'il cédat à l'impatience de son ambition personnelle, il gagna les grands et le peuple, fit déposer Dermod et se fit reconnaître souverain de Desmond et de Cork à sa place. Mais il ne jouit pas long-temps du fruit de cette criminelle enterprise. Dermond, de son étroite prison, avait fait parvernir ses plaintes à ce même Raymond-le-Gros, contre lequel il combattait naguère, et comme vassal de Henri II, il réclama son appui. Le général anglais saisit avec empressement cette occasion de s'affirmer dans le Munster. Il battit et fit prisonnier Cormac, et rétablit Dermod.67

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dans sa souveraineté. Cependant le prince de Desmond souffrait impatiemment le joug devenu plus pesant pour lui de la anglaise. Donall ô Brien, roi de Limerick, Donall, roi d'Ossory; Malchias on Malachia ô Felan, roi de Desies, Roderick ô Conor, roi de Connacie, qui se qualifiait alors monarque d'Irlande; avaient imité l'exemple de Dermod, en soumettant à Henri II leurs personnes et leurs territoires. Tous ces princes unis par un ressentiment commun, et par l'espoir de s'affranchir du joug britannique, formèrent une puissante confédération, à laquelle prirent part nombre de chefs du pays. Dès l'année 1182, Dermod tenta de surprendre Fits-Stephen dans Cork. Repoussé par Raymond-le-Gros, il reparut plus formidable devant cette place; en 1185; mais il périt de la main de Théobald Fitz-Walter et d'autres conjurés, dans une conférence tenue non loin de cette ville. (Annales d'Irlande, par la chevalier Ware, pp. 7 et 94; Leland, pp. 259, 273; Gordon, p. 185.) Dermod-Môr Mac-Carthy avait fondé, en 1172, l'abbaye de Saint-Maur (appelée aussi Carrigiliky), située sur le bord de la mer, dans la baronnie de Carbery,68 et dédiée à la Vierge. (Mac-Geoghegan, t.I, p. 464 et Monasticon Hibernicum, p. 60.) Il avait épousé Pétronilla de Bleete, dame issue d'une noble famille d'Angleterre. (Voir les Archives de Thurland, 1re année de Henri III.) Il eut pour fils:

  1. Cormac-Liathanagh (le Pâle) Mac-Carthy, qui, vaincu par Raymond-le-Gros, après sa révolte contre son père, décapité en 1177. (Giraldus Cambrensis);
  2. Murchiortach ou Mortogh Mac-Carthy, tué en trahison à Ross Oilithre par ô Driscoll en 1179. (Annales d'Innisfallen);
  3. Donall ou Daniel-Môr na-Currad, dont l'article suit;
  4. Tadg-roe-na-Sgairt, dont la postérite prit le nom de Clan-Taig-Roe (race de Thadeus-Le-Rouge).


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V. Donall-Môr na-Currad Mac-Carthy, souverain de Desmond et de Cork, hérita de la haine de son père contre les Anglais, et s'acquit beaucoup de célébrité par les fréquentes victoires qu'il remporta sur eux et sur ses autres ennemis. Il battit complètement l'armée du maréchal d'Angleterre, le comte William de Pembroke, dans le comté de Limerick, d'où à la suite de trois batailles il expulsa les Anglais. Uni aux princes confédérés, il en gagna une décisive qui fit rentrer pour un temps la ville de Cork sous sa domination. (Leland, t. I, pp. 303, 304, 305; Gordon, t.I, p. 199.) En 1196, Donall rasa le château d'Imacalle ou d'Imokilly, pilla celui de Kilfeakle, et en détruisit plusieurs autres où les garnisons bretonnes furent passées au fil de l'épée. Après un règne glorieux de 20 ans, ce prince mourut à Currad en 1205. La loi de tanistrie fit passer la souveraineté à son oncle Fighnin, frère de Dermod-Môr Mac-Carthy. (Annales d'Innisfallen; Giraldus Cambrensis et le chevalier Ware.) Donall eut trois fils:

  1. Dermod Mac-Carthy-Môr, surnommé Duna-Droignan (de Mont-Epineux), qui déposa son grand oncle Fighnin en 1206 et prit les rênes de la souveraineté en 1210. Mais deux ans après il fut arrêté dans le comté de Cork et fait prisonnier par les Anglais dont; plus tard il racheta, sa liberté. En 1214, il fonda à Cork un monastère de Franciscains, dit le monastère gris, qu'il dédia à la Vierge. La régularité des religieux de ce couvent lui fit donner le surnom de Miroir de l'Irlande. (Smith, Histoire de Cork, t.I, p. 382; Archdall, Monasticon Hibernicum, p. 66). Dermod Duna-Droignan mourut sans postérité en 1217;
  2. Cormac-Finn (le Blond), dont l'article suit;
  3. Donall-Got-Ogue (le Droit et le Jeune), auteur de la branche de Mac-Carthy-Reagh, princes de Carbery, rapportée ci-après.

VI. Cormac-Finn Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, s'était emparé de cette principauté sur son frère, en 1212. Dermod, sorti de captivité prit les armes pour expulser Cormac. Tout le pays intervint dans cette fatalle querelle. Les deux frères eurent recours aux Anglais. Ceux-ci se partageant des deux côtés, entrèrent de toutes parts dans le Desmond, et s'y emparèrent de


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vastes territoires, sur lesquels ils construiairent des forts pour s'assurer ces conquêtes voudrait par tenter de les en expulser. (Leland, t.II, p.9) En 1224, Cormac-Finn fonda l'abbaye de Tracton dans la baronnie de Kinelea.69 Ce prince mourut en 1242, dans sa résidence ou palais royal, situé dans les plaines de Sean-Eaglais, sous l'habit d'un moine gris, attirant les Annales d'Innisfallen, qui lui donnent le titre de Chef de Desmond. C'est sous ce titre que lui écrivît Henri II, roi d'Angleterre, dans la 28e de son règne, c'est-à-dire en 1243 ou 1244, ce qui prouve Cormac a vécu jusqu'à cette dernière époque. Cette lettre était une invitation à Cormac de se rendre avec toutes ses forces sous les drapeaux de Henri III, pour l'assister contre le roi d'Ecosse. (Rymer, t.I, p. 426.) Cormac eut quatre fils:

1. Dermod Mac-Carthy, qui eut en apanage la partie sud-ouest de la baronnie de Du-Alla. Sa postérité a pria d'un de ses descendants le nom distintif du Mac-Donough et de du Alla. Is relevaient de Mac-Carthy-Môr et avaient pour feudataires les Mac-Auliff, ô Callaghan, ô Keeffe, etc. Leurs chefs-lieux de résidence étaient les châteaux de Kanturk (tête de Sanglier) et Castle Mac-Donongh. Sous le régné de Jacques II, cette branche était representée par MacDonough, nommé par ce prince, gouverence du comté de Cork en 1690.

2. Donall Finn Mac-Carthy. Il fut tué en 1242 par Jean de Callan, fils de Thomas-Fitz-Gerald, auquel il avait été livré par Donall-Got Mac-Carthy, son oncle;

3. Donall-Roe (le Rouge), dont l'article suit;

4. Donough-Cairthannach (le Charitable) on Doncha-Cairthin Mac-Carthy-Môr, roi de Desmond, qui vivait en 1255, et fit déposé en âgé de plus cent ans, il laissa deux fils;

A. Donall Mac-Carthy, qui joignit Edouard Bruce lors de son invasion en Irlande en 1315; Après la mort de ce prince il se rendit auprès de son frère Robert, 1er roi d'Ecosse. Il le servit dans ses guerres contre l'Angleterre,


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et en obtint des possessions dans le comté de'Argyle. Les descendants de Donall Mac-Carthy s'établirent dans le comté de Galloway. De lui est issue la maison de Macartney,70 en Ecosse, dont une branche établie dans le comté d'Antrim, en Irlande, sa première partie, fut promue à la pairie dans la personne de Georges Macartney, créé Lord Macartney baron de Lissanoure en 1776. Il fut successivement ambassadeur du roi de la Grande-Bretagne vers la cour de Russie, secrétaire de la vice-royauté d'Irlande, capitaine général de la Grenade et des îles adjacentes, puis gouverneur du Bengale et en dernier lieu ambassadeur extraordinaire vers l'empereur de la Chine en 1792. Il est mort sans postérité dans le comté de Surrey, le 31 mars 1806. La relation de son ambassade en Chine a été traduite dans toutes les langues. (Voyez une notice détaillée sur cet homme d'état célèbre dans le tome 26, p. 19 de la Biographie universelle);

B. Taig Mac-Carthy. Lui et son frère Donall ayant brûlé le château de Dun-Mac-Toghman, furent faits prisonniers par Dermod Tralée Mac-Carthy en 1310, puis délivrés par Donall Maol. (Annales d'Innisfallen). Taig n'eut qu'une fille nommée

Sabia Mac-Carthy, mariée à Turlogh ô Brien, prince de Thomond (Lodge, t.I, p. 12).

VII. Donall Roe Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, qualifié roi dans les Annales de Conacie, eut de fâcheux démêlés avec son cousin-germain Fighin-Ranna-Rain Mac-Carthy, contre lequel, en 1260, il fournit des secours à Guillaume Denn et aux Fitz-Gerald. Ces dissensions domestiques cessèrent l'année suivante, après la mort de Fighnin. La haine implacable des Mac-Carthy contre les Anglais unit bientôt après les diverses branches de cette tribu dans un intérêt commun. En 1280, ils s'assemblèrent, élurent pour chef, d'un commun accord, Donall-Roe, et sous les drapeaux dece prince ils s'emparèrent de plusieurs châteaux occupés par les Anglais, et les chassèrent de quelques-uns de leurs établissements. Les exploits de Donall lui ont acquis une grande renommée parmi les historiens irlandais, qui, sous le rapport des vues politiques et sous celui des qualités personnelles, le représentent comme un prince accompli. (Leland, t.II, p. 88.) Il mourut dans de grands sentiments de piété, en 1302, parvenu


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à un âge très-avancé. Il avait épousé Marguerite Fitz-Maurice,71 fille de Nicolas Fitz-Maurice, 3e lord de Kerry, et de Slanna ô Brien. (Lodge, Peerage of Ireland, 2e édition, t.II, p. 187.) Donall eut deux fils:

  1. Donall-Ogue, dont l'article suit;
  2. Dermod-Ogue Mac-Carthy dit de Tralee. Avant eu un différend avec Maurice Fitz-Maurice, quatrième lord de Kerry, il fut assassiné par ce baron sur le banc des assises de Tralee devant le juge royal, en 1325. (Lodge, 2e édition, t. II, p. 104). De lui sont issus les Mac-Fineen de Glaneraught, au comté de Kerry. Les Annales d'Innisfallen font mention de Dermod sous l'année 1319.

VIII. Donall-Ogue Mac-Carthy-Môr, qualifié roi de Desmond, fut en guerre avec Donall-Maol Mac-Carthy Carbreagh, son cousin. Ce dernier le fit prisonnier 1306. Chargé de chaînes, Donall-Ogue fut enfermé dans une étroite prison. Mais l'année suivante les deux princes firent la paix et unirent leurs forces contré les Anglais. Donall-Ogue mourut dans le courant de cette même année 1307. (Annales de Connacie et d'Innsfallen.) Il laissa:

  1. Cormac-Môr, dont nous allons parler;
  2. Orlia (Fleur d'or) dite Aurina Mac-Carthy, femme de Turlogh ô Brien, prince de Thomond. (Collectanea De Rebus Hibernicis, par Vallencey, t.I, p. 616; Lodge, t.I, p. 12; Moréri, t. VIII, p. 14).

IX. Cormac-Môr Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, succéda à Donall-Ogue, son père, en 1307. Il épousa Honoria Fitz-Maurice,72 fille de Maurice, 6e lord de Kerry, et d'Elisabeth de Cantow. (Lodge, t. II, p. 188.) De ce mariage sont issus:

  1. Taig Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, qui ne laissa qu'une fille nommée Catherine Mac-Carthy;
  2. Fignin ou Florence Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, qui fut défait à Ringroame, en 1350, par Miles de Courcy, baron de Kinsale, et se noya avec une partie des siens dans

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    la rivière de Bandon. (Smith, Histoire de Cork, t.II; Lodge, ancienne édition, t. IV, p. 34). Ce fut ce prince qui fit bâtir dans la cimetière de Clonmacnoise la tour dite des Mac-Carthy, ainsi qu'une chapelle appelée Chapelle de Florence Mac-Carthy ou Chapelle de Mac-Carthy-Môr. (Archdall, Monasticon Hibernicum, p. 392);
  3. Donall, dont l'article suit;
  4. Dermod-Môr, auteur de la branche des chefs et vicomtes de Muskery, comtes de Clan-Carthy, rapportée ci-après;
  5. Owen Mac-Carthy, auteur de la branche de Cois-Maing;
  6. Donogh Mac-Carthy, tige de la ligne Ardcanata.

X. Donall Mac-Carthy-Môr succéda à son frère Florence, dans la principauté de Desmond, en 1350. Il épousa Jeanne Fitz-Gerald,73 fille de Maurice-Ogue, comte de Kildare, mort en 1371. (Lodge, t.I, p. 65.) Il laissa:

  1. Donall Mac-Carthy-Môr, décédé en 1409, sans postérité;
  2. Taig-na-Mainstriac (du Monastère), dont l'article suit.

XI. Taig-na-Mainstriac Mac-Carthy-Môr, successeur de Donall, son frère aîné, dans la principauté de Desmond, en 1409, enterré en 1413, à Cork, au monastère des Franciscains. Il eut pour fils:

XII. Donall-an-Dana (l'Intrépide) Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, qui, en 1440, fonda sur les bords du lac Lean, appelé aujourd'hui lac de Killarney, l'abbaye d'Irelagh ou, de Mucrus, dédiée à la sainte Trinité, et dans laquelle il plaça des franciscains, abbaye qui devint la sépulture des Mac-Carthy-Môr. (Archdall, Monasticon Hibernicum, p. 303.) Donall Mac-Carthy fit une guerre très-active aux Anglais, et une consentit à mettre bas les armes que lorsqu'on lui eut assuré, en 1460, le paiement d'un tribut annuel. (Leland, t.III, p. 83.) Il vécut jusqu'en 1468, et laissa:

  1. Taig-Liat, qui suit;
  2. Ellinor ou Eléonore Mac-Carthy, femme de Geoffroi ô Donoghou, lord de Clanfesk.


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XIII. Taig Liat Mac-Carthy-Môr, fils de Donall et son successeur dans la principauté de Desmond, fut tué en 1490, dans une bataille qu'il livra à Fitz-Gerald, comte de Desmond. (Leland, t.III, p. 168.) Il eut pour fils:

XIV. Cormac-Laigriac Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, marié, vers 1500, avec Ellinor ou Eléonore Fitz-Maurice, fille d'Edmond Fitz-Maurice, 9e lord de Kerry, et de Mora ô Connor-Kerry.74

XV. Donall Mac-Carthy-Môr, surnommé Dromain (le Dromadaire), à cause de sa taille imposable, fils et successeur de Cormac-Laignac, conclut, en 1536, un traité de paix avec le lord député en Irlande (Léonard Grey), traité dont se rendirent garànts Taig et Dermod ô Mahony, ses cousins. Donall-Dromin a laissé deux fils et deux filles:

  1. Taig Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, dont la fille unique, Catherine Mac-Carthy, fut la seconde femme de Thomas Fitz-Maurice, 16e lord de Kerry. Elle mourut de la petite vérole peu de temps après son mariage, dans une île du lac de Killarney. (Lodge, t.II, p. 195.)
  2. Donall, dont l'article suit;
  3. Catherine Mac-Carthy, mariée à Fyneen ou Florence Mac-Carthy-Reagh, lord de Carbery;
  4. Honoris Mac-Carthy, qui fut la 4e femme de Jacques Fitz-Gerald, 15e comte de Desmond.

XVI. Donall Mac-Carthy-Môr, prince de Desmond, 1er comte de Glancare, imitant l'exemple d'ô Nial, se rendit à Londres en 1566, et fit sa soumission à la reine Elisabeth, en personne, qui lui rendit tous ses biens confisqués et le créa comte de Glancare,75 baron de Valentia et membre du parlement. Ce prince ne fut pas plutôt en possession des territoires qui lui avaient


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été restitués, qu'il s'occupa avec activité de l'armement d'une armée, à la tête de laquelle il révendiqua la souveraineté des deux Momonies. Les Geraldins et d'autres puissants chefs se firent ses alliés. Mais cette guerre ne fut point heureuse: Donall fut obligé de se soumettre en 1571, et de donner au conseil d'Irlande son fils naturel, pour garant de sa fidélité (Leland, t. IV, pp. 40, 41, 58, 62.) Il avait épousé Honorîa Fitz-Gerald,76 fille de Jacques Fitz-Gerald, 15e comte de Desmond, de laquelle il eut pour fille unique:

Ellen ou Hélène Mac-Carthy, femme de Florence Mac-Carthy-Reagh, lequel devint par son mariage 2e comte de Clancare et Mac-Carthy-Môr par élection.

Fils naturel de Donall Mac-Carthy, 1er comte de Clancare:

Donall, que le gouvernement anglais reconnut Mac-Carthy-Môr en 1599, en opposition à Florence Mac-Carthy, comte de Clancare.